Famine à Gaza : la « solution finale » des criminels de guerre au pouvoir en Israël
Par Nadjib TOUAIBIAPublié le
L’ONU a désormais tranché : la famine est officiellement constatée dans la bande de Gaza. Un drame annoncé, méthodiquement construit par la destruction systématique des capacités agricoles et par l’entrave totale à l’entrée de l’aide humanitaire. Ce constat, glaçant, ne dissuade pas le gouvernement israélien de poursuivre une politique de terre brûlée qui condamne deux millions d’habitants à la faim, tandis que son armée prépare la déportation de ces populations affamées pour occuper durablement l’enclave.
Avant octobre 2023, Gaza pouvait encore subvenir en partie à ses besoins. Mais les bombardements, le blocus et les déplacements de masse ont fait disparaître cette autonomie. Selon un rapport publié en juillet 2025 par l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, 98 % des terres agricoles ont été détruites. Bovins, poules, et même la pêche côtière ont été réduits à néant. La farine coûte désormais trente fois plus cher qu’avant-guerre. Cette destruction planifiée a plongé Gaza dans une dépendance totale aux livraisons d’aide alimentaire.
L’asphyxie par le blocus
Depuis mars 2025, après la rupture de la trêve, Israël a imposé un blocus total. Pendant près de trois mois, aucun camion de nourriture n’a pu entrer. Face à l’indignation internationale devant les images insoutenables de corps décharnés, Tel-Aviv a concédé fin juillet une « pause tactique » : à peine 160 camions par jour, quand l’ONU en estime 600 nécessaires. Dans ce contexte, des pays comme la Jordanie, la France ou les Émirats ont repris des largages aériens d’aide, comme à des chiens. Certaines palettes, tombées en chute libre, ont tué des civils.
Dès janvier 2024, le Programme alimentaire mondial parlait de « famine imminente ». Aujourd’hui, le pire est là. Selon le rapport IPC d’août 2025, 26 % de la population a atteint le stade 5, dit « catastrophique » de l’insécurité alimentaire. Le gouvernorat de Gaza est officiellement entré en famine. Les critères les plus extrêmes sont remplis : un foyer sur cinq manque totalement de nourriture, 30 % des enfants souffrent de malnutrition aiguë, et le nombre de morts quotidiens dus à la faim dépasse largement le seuil fatidique. Le ministère de la santé de Gaza dénombre déjà 273 décès liés directement à la malnutrition – probablement un chiffre très en dessous de la réalité, nombre de morts n’étant pas recensés. En un mois, ce bilan a quadruplé.
Des distributions qui tournent au massacre
Excluant l’UNRWA et les ONG chevronnées, Israël a confié la distribution à la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une structure opaque liée à d’anciens militaires américains et opérant main dans la main avec l’armée israélienne. Depuis fin mai, ses quatre points de distribution sont devenus des lieux de tragédie : plus de 2 000 Palestiniens y ont été tués, soit près de 40 % des victimes enregistrées depuis cette date. Les enquêtes du Monde, du Guardian et de Haaretz confirment l’usage d’armes à feu contre la foule affamée. La faim devient ainsi un piège mortel.
Malgré ces constats accablants, Israël continue de nier l’existence d’une famine et accuse le Hamas de détourner l’aide – sans fournir de preuves, selon même ses propres responsables cités par le New York Times. Plus grave encore, en France, des chaînes d’information comme France Info relaient complaisamment les éléments de langage israéliens. Des « experts » autoproclamés y minimisent la catastrophe, répètent la rengaine des « chiffres du Hamas » et insinuent le doute sur le nombre de victimes. Une manipulation de l’opinion en plein cœur d’une tragédie humanitaire, qui vise à désarmer l’indignation internationale.
Le rôle délétère des lobbys
Dans ce brouillage, les lobbys israéliens en France jouent un rôle central. En agitant sans cesse le spectre de l’antisémitisme, ils cherchent à détourner l’attention des crimes de guerre, à protéger coûte que coûte l’image de Netanyahou, et à maintenir une emprise politique et symbolique sur la diaspora juive française. Mais cette stratégie trouve ses limites : de plus en plus de voix juives s’élèvent pour se désolidariser de cette politique criminelle, redoutant qu’elle n’assombrisse durablement l’image des juifs eux-mêmes.
La famine n’est pas une conséquence collatérale : elle est le produit d’une politique délibérée. C’est la « solution finale », de triste mémoire, mise en œuvre par la clique de criminels de guerre au pouvoir en Israël. Partout dans le monde, les sociétés civiles se doivent de se mobiliser pour stopper ce remake épouvantable du nazisme.